"Phuket:Two Sides of the Islands" is online throughout February

The Agent RiA:registeredinart at the Middle Eastern Film Festival, Edinburgh 6 – 20 February 2012

For the first time, artists’ video is part of this film festival programme, curated by Lyndsay Mann of The Agent RiA, in association with James McKenzie, and featuring works by Erkan Özgen (Turkey) and Hakan Akçura (Sweden). 

RiA events programme:

– Channel screening: 1 – 28 February, The Agent RiA:registeredinart
– Theatre screening: Friday 10 February, 6.30pm, Filmhouse 
– Theatre screening: Monday 13 February, 6.10pm, Filmhouse 
– Artist’s talk and screening: Saturday 18 February, 4 – 6pm, Stills 

Channel Screening:

phuket_email 2.jpg

Online throughout February: 
Phuket:Two Sides of the Islands (2011), Hakan Akçura 

Theatre Screening: 
Friday 10 February, 6.30pm

Akura email 2.jpg

Kurdish Lesson 3, (2011), Hakan Akçura
followed by Fotograf (66), Kazım Öz, (2001)
Filmhouse, 88 Lothian Road, Edinburgh EH3 9BZ

Theatre Screening: 
Monday 13 February, 6.10pm

Ozgen email 2.jpg

Breath (6) Erkan Özgen, (2008), followed by 
Min Dit: The Children of Diyarbakir (102) Miraz Bezar (2009) 
Filmhouse, 88 Lothian Road, Edinburgh EH3 9BZ

MESP 2012 The Agent Ria:registeredinart Artist’s Talk and Screening – Hakan Akçura
Saturday 18 February, 4 – 6pm at Stills

An invitation to a collective screening with the artist, where he will introduce this work and discuss his practice.

Phuket: Two Sides of the Islands. Sea Gypsies were the first people to settle in Phuket over 1000 years ago and still survive today selling fish, seashells and craft items to locals and tourists. Akçura’s documentary shows aspects of this community’s contemporary life and the precarious nature of sharing the waters of Thailand’s tourist paradise. 

Artist Hakan Akçura has exhibited widely across Europe and the Middle East. Recent exhibitions & screenings include: Ars Retorica, Universite Paris 8, Paris; Where Fire Has Struck, DEPO, Istanbul; Videfesta’ 10, Goethe Institute, Ankara; Temps D’Images Festival 2010, Lisbon; and HEP, Sazmanab Project, Tehran.

FREE, booking recommended. 
Stills Scotland’s Centre for Photography, 23 Cockburn Street, Edinburgh EH1 1BP

The Agent RiA would like to thank: 
Erkan Özgen and Hakan Akçura, James McKenzie, Neill Walker at EICSP, Silke Schmickl at Lowave, Benjamin Cook at LUX, Filmhouse, Stills and Creative Scotland.

Links:


Festival Programme



Reklam

Ars retorica: Words tell the world / Les mots dénotent le monde


A video exhibition with / Une exposition vidéo avec:

Hakan Akçura

Video stills, Kurdish Lesson 1, Kurdish Lesson 2, Kurdish Lesson 3, Hakan Akçura, 2010-2011

Video still, “America”, Liselot van der Heijden, Single channel video, 4 minutes, 2004

Video still, “Laboratoire Italie”, Marcantonio Lunardi, Single channel video, 2:15 min, 2011


Opening the 24th may at 12 am / Vernissage le 24 mai à partir de 12h
Exhibition from the 24th may till the 2nd june 2011 / Exposition du 24 mai au 2 juin 2011

Hall the university library of Paris 8 – Saint Denis
2, Rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis
Entrance in front of the station Saint-Denis Université – line 13
From Monday to Friday 11.30 – 19.00, on Saturday 10.00 – 17.30

Hall de la Bibliothèque universitaire de Paris 8 – Saint Denis
2, Rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis
Entrée face au métro Saint-Denis Université – ligne 13
du lundi au vendredi de 11h30 à 19h et le samedi de 10h à 17h30

Eng:

Words tell the world. They signify the things surrounding us and represent them by names. They exist exactly because we cannot have everything near ours hands and often they become the presence of the absence of things here and now. On the other hand, words also have their own independence. For this reason, the non-sensical, absurdity and paradoxes have been born. For this reason, we can use them strategically and construct new worlds instead of expressing the real one. Writing, poetry, art and fiction in general find their source in this aspect of words.

Indeed, we agree with Jacques Rancière that we always need to turn into fiction the world in order to speak and think about it. At the same time, representing the real as our eyes see it is one thing, representing it untruthfully, turning it into fiction without represent anything real, is another. The partiality of information given by media, the lies of any kind, and the vacuity of public speeches are examples of this.

Ars retorica wants to explore the circumstances in which the independence of the world of words is exploited for demagogical objectives, the situations in which a group of words is like sand in a hand: it falls down without leaving anything behind it.

Irene Panzani

Fr:

Les mots dénotent le monde. Ils expriment ce qui nous entoure et le représentent dans la parole. Ils existent justement parce que nous ne pouvons pas avoir tout à notre porté et souvent deviennent la présence de l’absence des choses ici et maintenant. Mais les mots ont aussi leur propre indépendance. D’où le non sens, l’absurdité, les paradoxes. D’où aussi leur utilisation stratégique qui rend le discours comme une construction de mondes et non pas l’expression de la réalité : l’écriture, la poésie, la fiction, les arts du discours en générale trouvent ici leur source.

Oui, nous sommes d’accord avec Jacques Rancière que les hommes ont toujours besoin de “fictionner” le monde pour pouvoir le dire et même le penser. Pourtant, une chose est de se représenter le monde de façon subjective ; une autre chose est de le présenter à autrui faussement ou “fictionner” sans rien représenter. Des exemples de cela sont la partialité des informations données par les média, les mensonges d’Etat et la vacuité de certains discours publics.

Ars retorica veut enquêter justement les cas dans lesquels l’indépendance du monde des mots vient exploitée à des fins démagogiques, les situations où une poignée de paroles sont comme du sable dans les mains : il tombe et laisse le vide derrière.

Hakan Akçura, Kurdish Lesson 1, 2, 3 (2010 – 2011)

Dans cette série de vidéos, Hakan Akçura coupe les discours d’hommes politiques turcs, de façon à ce qu’ils parlent kurde. Leur langue est transformée en celle qu’ils ne reconnaissent pas: leurs paroles sont utulisées pour construire des phrases qu’ils n’auraient jamais prononcées.

Dans Kurdish lesson 1, le premier ministre turc Tayyip Erdoğan s’exprime à la tv. L’artiste lui fait dire: “le droit à l’éducation dans sa langue maternelle est le premier droit humain que je defends”, alors qu’encore aujourd’hui le people kurde est obligé à parler Turc à l’école. Kurdish lesson 2 est le “cadeau” de Hakan Akçura au chef des affaires générales İlker Başbuğ. L’artiste modifie le discours adressé aux forces armées de terre, aériennes et maritimes. Après la modification de la vidéo, l’homme politique dit: “Nos martyres son notre honneeur. Les martyres ne meurent jamais.” L’artiste est en train de trevailler sur Kurdish lesson 3, la dernière vidéo de la série. Ici, la victime sera le président de la République turque Abdullah Gül qui fait son discours au Parlement pour sa dernière année législative.

Liselot van der Heijden, America, 2004

America est une parodie du discours de George W. Bush qui présente son programme pour l’année 2004 et dans lequel il mentionne 61 fois le mot Amérique. Dans cette vidéo, tout le discours est cupé sauf le mot Amérique et les applaudissements qui le suivent ou le précèdent. Les paroles étaient bien choisies et les phrases bien construites avec un control et une manipulation astucieuses.

En s’adressant au congrès et aux citoyens américains, le discours ne contenait pas des mots tels que victimes, Osama bin Laden, palestine, Israël, responsabilité fiscale, budget équilibré, débit, salaire minimum, désoccupation.

Pourquoi utiliser 61 fois le nom Amérique? Pourquoi la nécessité d’exploiter stratégiquement des sentiments nationalistes et une unité illusoire? Quel est le message pour le reste du monde?

Marcantonio Lunardi, Laboratoire Italie, 2011

Une voix épurée, une image en moir et blanc. Ambiance aseptisée, scientifique, comme le soulignent les objets en premier plan. Les personnages de cette ce uvre sont trois petits vers qui luttent contre la gravité pour ne pas chuter dans le récipient placé sous eux. Pourtant, ils ne sont pas seuls, il y a la voix ferme et charismatique d’un homme politique qui depuis presque 20 ans est omniprésent sur la scène parlementaire italienne: Silvio Berlusconi. L’artiste n’a pas voulu montrer le visage de ce dernier. Ce qui reste sont ses mots, son discours. Le décalage entre le son et ce que l’on voit crée un court-circuit, nous aide à percevoir le sens de ce que l’homme politique prononce, tandis que les animaux deviennent, alors, une métaphore du peuple italian. Laboratoire Italie est une image forte d’un pays qui se fatigue à lutter contre une crise économique, mais surtout morale. Face à la censure et aux lois menaçamtes la liberté d’expression, l’art semble être la seule façon d’affirmer le désaccord de certains italiens.

Irene Panzani
Commissaire de l’exposition